lundi, octobre 18

L'appel d'offre télémédecine de l'ASIP, une histoire compliquée...

Depuis quelques années l'exercice hospitalier ou libéral en zone de Montagne devient plus difficile : modifications démographiques, contraintes budgétaires renforcent un peu plus l'isolement des praticiens de terrain, compliquent les échanges entre nos zones de Montagne et leurs petits hôpitaux.

Ces dernières années la télémédecine est de plus en plus mis en avant comme pouvant en partie améliorer les conditions d'accès aux soins, le conseil national de l'ordre des médecins a été jusqu'à légaliser la télé-consultation (pratiquée depuis longtemps par les SAMU) en juillet 2009. Cet exercice reste hautement périlleux car le téléphone ne remplacera jamais un examen clinique en présence du patient.

Certains d'entre nous, ont tenté et continuent d'imaginer des solutions techniques afin d'améliorer les conditions de télé-consultation "médecin-régulateur" patient , les conditions de télé expertise. C'est d'ailleurs de cette volonté qu'est né le laboratoire de télémédecine de l'Ifremmont.

Si les solutions de vidéo conférence sont fonctionnelles (nous avons réalisé de nombreuse télé-consultation avec les expéditions via Skype) l'acquisition des paramètres biomédicaux reste plus complexe. Si on ajoute que la majeure partie des produits du commerce ne fournissent pas d'Interface , pas toujours de format interopérable pour les fichiers d'export, on se rend compte que la création d'un réseau télémédical reste du domaine de l'utopie... Y a t-il pour le moment un réel marché pour la "télémédecine grand public" ? La réponse est assez évidente lorsque l'on constate l'absence d'offre émanant des grands groupes industriels.

L'autre grand défi de la télémédecine est l'amélioration de la télé-consultation d'urgence. Il faut avec nous espérons un meilleur accès à Internet, penser à une solution de vidéo conférence d'urgence. En effet le médecin du centre 15 est rapidement dépassé par une situation complexe sur le plan sémiologique et au moins la vidéo apporterait des informations supplémentaires au praticien.

La politique initiale du gouvernement dans la mise en place du DMP m'avait plutôt laissé pantois quant aux chances de réel succcès. L'arrivée de l'ASIP crédibilise par contre la nouvelle tentative : en mettant en place des règles bien précises, un cahier des charges pour les éditeurs où les exemples sont en Java, l'ambiance semble plus à la mutualisation. Enfin l'appel d'offre sur la télémédecine crédibilise un peu plus cette volonté étatique.

Même si les embûches techniques et économiques sont encore bien présentes, nous venons de franchir une petite marche... Reste maintenant à privilégier les projets utilisant des environnements libres, des formats pérennes, des outils peu onéreux.

Batir un réseau télémédical adapté à tel ou tel bassin de santé devra en tenant compte de l'existant fédérer l'ensemble des praticiens et des patients autour d'un même projet : rétablir le meilleurs accès possible à des soins de qualités. Si sur le plan technologique (avec la détermination de l'Etat persiste) nous avons les moyens de bâtir ces réseaux de soins, les mesures sociétales restent le principal challenge de ces projets.

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